Depuis 2004, je voyage régulièrement en Asie du Sud-Est pour y photographier les minorités locales. Mettre en lumière les gens dont on ne parle pas, est une voie que j’ai choisie dans mes démarches personnelles. En 2009, je commence une série sur les boxeurs birmans, afin de partager avec tout le monde, mon expérience passée à leur côté. Pour la plupart issus de milieux pauvres, ces combattants se battent au quotidien dans un pays souvent déchiré.
Lethwei est le premier livre de photographies traitant du sujet de la boxe birmane, qui est à la fois l’une des plus anciennes, mais aussi la dernière d’Asie encore pratiquée à mains nues.
C’est un travail au long cours, puisque je l’ai achevé en février 2017, 8 ans après l’avoir initié. Par son angle documentaire, ce livre peut aussi bien plaire aux passionnés de photographies, qu’aux voyageurs et aux sportifs.
Description technique du livre
Lethwei est un ouvrage de 240 pages en noir et blanc, au format 28 cm x 21 cm (format horizontal à l’italienne), avec une couverture cartonnée rigide de 3mm en finition soft touch. Les photographies sont imprimées en trichromie (procédé magnifique pour le noir et blanc) sur le très beau papier (mat) avec un vernis pour renforcer le rendu des noirs. Les textes du livre sont dans 3 langues : français, anglais et birman.
J’ai souhaité que l’ouvrage contienne la langue birmane, afin de respecter cette tradition locale datant du 11ème siècle.
Le livre a été tiré en 1000 exemplaires. Parmi ces 1000 ouvrages, une série numérotée de 100 exemplaires est disponible, signé par l’auteur et accompagnée d’un tirage photo 18X24 cm du livre.
J’ai décidé d’auto-éditer ce livre afin d’avoir en main tous les choix esthétiques et informatifs. J’ai voulu que ce livre soit ma vision du lethwei, vu de l’intérieur des camps, à proximité des boxeurs. Les choix de taille de livre, type d’impression pour les noir et blanc sont une liberté que j’ai souhaité prendre, afin d’avoir l’exact rendu de mon travail.
Jean-Roger Callière, 8e degré de bando et de 8e degré de kick-boxing, pionnier du lethwei en France, et maître dans l’un des rares clubs à Meylan (Isère), m’a fait l’honneur d’écrire la préface du livre. C’est aussi le responsable de la Commission Nationale de Bando Thaing et Lethwei, au sein de la Fédération Française de Kick boxing Muay Thaï et Da.
Il a rencontré et été formé par de grands maîtres en arts martiaux traditionnels birmans, et sa connaissance sera donc un vrai plaisir pour introduire ce livre photographique sur la boxe birmane.
Son wikipédia pour ceux qui sont intéressés !
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L’art des 9 membres : patrimoine culturel du Myanmar
Pour les birmans, le lethwei est plus qu’un sport, c’est une identité nationale et une tradition qu’ils ont su faire perdurer malgré leur histoire longue, peuplée de conflits. Initiée jeune, elle permet dans beaucoup de groupes ethniques de montrer sa force et son courage. Les combats sont des rituels importants pour les jeunes, qui par leur volonté, montrent qu’ils deviennent des hommes.
L’un des aspects unique de cette boxe, est la capacité d’utiliser toutes les parties du corps comme arme (poings, jambes, coudes, genoux et tête), d’où son surnom « L’art des 9 membres ». Elle se pratique debout, sans gants, les pieds et mains bandées. Le lethwei a la particularité d’autoriser un grand nombre de techniques de projections, facilitées par l’absence de gants. L’utilisation des coups de tête en fait une boxe à part entière tactiquement.
Ce documentaire m’a permis de venir (et revenir) dans plus de 20 camps d’entraînement au Myanmar. A chaque voyage, j’ai ramené leurs portraits aux boxeurs, ou les ai imprimés directement sur place après les prises de vues.
Mon approche du portrait a toujours été dans l’échange, et non dans la captation seule de la photographie. C’est une partie de l’échange humain que j’ai eu avec les boxeurs, qui a facilité mon insertion au sein de club. J’ai vécu mes séances de prises de vues, comme étant l’un des leurs, en toute fraternité.
La célébrité de ce sport n’offre le succès financier qu’à une poignée d’hommes, et reste très modeste par rapport aux sports des pays occidentaux. Un tirage photo est un beau cadeau de valeur pour ces boxeurs pour la plupart issus de familles pauvres.
Concernant les lieux, les prises de vues ont été essentiellement prises à Yangon, Mandalay, et dans le sud du pays, dans la région de Pa-An, la plus fournie en champions. Les ethnies Karens (connues pour être dures au mal) et Môns sont de loin les plus représentées au sein du lethwei.
Les boxeurs
Si la culture de la boxe birmane, vue de l’étranger, peut choquer par la violence qu’elle affiche avec des pratiquants qui débutent à 6-7 ans environ. Elle est pourtant une base familiale importante, où le père transmet une tradition à son fils.
C’est aussi la plupart du temps un socle social incontournable, où le professeur éduque, encadre et forme les plus jeunes d’entre eux, qui grandissent très souvent dans la pauvreté. Le camp est une seconde famille, où l’on apprend respect, humilité et entraide.
Au sein du livre, vous pourrez découvrir des boxeurs de tout âge : l’enfant débutant au club, celui qui fait son premier combat dans son village, le champion local et la majorité des champions ayant la ceinture d’or.
Vous découvrirez aussi les portraits de ces héros actuels : Soe Lin OO, Tun Tun Min, Too Too, Kyal Lin Aung, Win Tun et beaucoup d’autres…qui cherchent à défendre et promouvoir les bases ancestrales du Lethwei. Mon approche a toujours été humaine et respectueuse envers les acteurs principaux de ce sport.
Les 4 séries du livre lethwei
Au travers de ce livre, j’ai tenu à présenter 4 séries de travaux différents, qui définissent ma vision du lethwei et du quotidien de ses acteurs principaux.
– Inside Boxing Camp : Le quotidien des boxeurs, émergé dans les camps d’entrainement.
– Fights : Série sur les compétitions (nationales comme locales) que j’ai pu photographier, organisée au travers du rythme d’un combat.
– Fighters : Fresque des hommes dont j’ai croisé la route, pour la plupart de familles modestes, dans une approche humaniste voir amicale.
– When we were young : Diptyques organisés sur des périodes de 1 à 8 ans, pour montrer les changements de la vie d’un boxeur, tant par son évolution physique que par sa force mentale.
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